jeudi 3 décembre 2009

Vieille paysanne à Furcy

A cette époque lointaine, où l’on disait « Section Rurale », sans crainte de vexer les citoyens en dehors, comme quoi au jour d’hui, on pourrait maintenant constater un hypothétique aller-mieux dans la vie des paysans, depuis qu’on a commencé à dire "Section Communale", de préférence.

Bref, avant la prétendue révolution de 1957, on observait deux fois par semaine, et dans toutes les Sections Rurales du pays, le jour de marché, soit le mardi et le vendredi, le jour de marché proprement dit, étant à la fois jour de dispensaire ; autrement dit, le dispensaire de la localité était visité par un médecin de service, lequel etait accompagné d'infirmières.
Sur un banc placé à l'entree du dispensaire de Furcy, une pauvre femme était assise, montrant une grande plaie ouverte au milieu du tibia. Naturellement, je lui demandai comment elle s’était blessée, et elle me répondit qu’elle ne s’était pas blessée, mais plutôt qu’un chien l’avait mordue. J'appris donc ce jour-là, qu'une morsure etait autre chose qu'une blessure !

Je lui donnai de l’argent pour qu’elle se fasse piquer au dispensaire, lui disant qu'elle risquait de contracter la rage, puis m’en allai visiter un ami.
Une heure plus tard, en repartant chez moi, je vis la même vieille femme à la même place, en train d’ingurgiter un bol d’acassan au sirop, et lui demandai alors si on lui avait fait sa piqûre antirabique. Elle, me répondit par la négative, me montrant sa bouche entièrement édentée, voulant ainsi me rassurer que, dépourvue de dents, elle ne pourrait mordre, donc ne saurait transmettre la rage à quiconque en aucune façon.

Le chat perché

Partant pour un long voyage, et ne pouvant se resoudre d'abandonner son chat, un type le confie à son voisin, auquel il promet de verser un peu d'argent tous les mois pour qu'il puisse bien s'en occuper. Naturellement, il appellerait ce voisin de temps à autre pour avoir des nouvelles de son Mimi.
Un jour arriva toutefois, où le chat disparut mystérieusemen [enfin, quand on dit mystérieusement, il est certain que des sauvages l'ont mangé].
Bref, n'en ayant pas encore ete informé, notre voyageur appelle un beau jour, soit un mois apres la disparition de son Minet, et comme il s'enquiert des nouvelles de celui-ci, le voisin lui annonce, sans aucun menagement: "Figure-toi qu'il est mort..."
A la distance, il entendit sangloter son ami, puis celui-ci lui reprocha finalement sa façon brutale d'annoncer les nouvelles lorsqu'elles sont pénibles ; il aurait pu dire, par exemple: "Le chat avait grimpé à un arbre, et s'étant appuyé sur une branche vermoulue, il avait fait une chute mortelle..."
Bref, c'est la vie ; que veux-tu? " Alors, avant de raccrocher, aurais-tu des nouvelles de ma mère?"
"--Eh bien, j'ai cru entendre recemment, qu'elle aurait grimpé à un arbre..."