jeudi 5 novembre 2009

Eleveur En Herbe

Mon ami Ti-Emile avait rêvé un jour, comme cela nous arrive à tous à un moment de notre vie, qu’il se lancerait dans l’élevage. Considérait-il d’en faire une occupation passagère, qui ne durerait pas au-delà de ses vacances d’été à Kenscoff, ou alors découvrait-il son métier méconnu jusque-là, telle la vocation où un beau jour le Seigneur vous fait signe de le suivre? Je ne lui ai rien demandé, mais j’avais été simplement intrigué, en arrivant ce jour-là à Kenscoff, où j’allais me balader comme autrefois, quand la terre y était encore rouge, et l’on pouvait encore s’y promener à pieds, de l’apercevoir très absorbé par une longue discussion avec un paysan qui conduisait un troupeau de petit bétail.
Au moment de repartir, soit une heure plus tard, m’étant rendu compte que les pourparlers continuaient, je m’étais arrêté pour saluer mon ami, et naturellement lui demander s’il était en train de négocier le prix des ovinés confondus dont le troupeau était fait. Ti-Emile me répondit qu’il venait d’apprendre à quoi on pouvait reconnaitre, avant que son ventre ne commence à le montrer, qu’une chèvre est pleine. Naïf comme tous les citadins, il était sur le point de payer pour deux petites femelles, fort de ses nouvelles connaissances.
Curieux alors, je lui demandai qu’il me fasse une démonstration. Il m’expliqua qu’en pressant simultanément les naseaux et la gueule de la femelle, pendant quelques longues secondes, puis en lâchant prise brusquement, l’animal émettait un son bref, qui tenait à la fois de l’éternuement et du pet.
Incrédule par principe, je voulus essayer personnellement, mais avec cette variante, que mon expérience impliquait un jeune bouc, au lieu d’une chèvre. Lorsque je le libérai de son entrave, et qu’il put respirer de nouveau, le cabri émit le même son que la petite femelle ! Content, mon ami garda évidemment son argent et, tandis que je m’en allais, le berger me suivit de ses yeux qui me lançaient du feu …

2 commentaires:

  1. loooooooooollllllll - puisque tu es toujours en vie, je présume que le berger en question n'avai pas sa machette à portée de main...

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  2. Le pauvre berger! J'ai maintenant des remords de ne l'avoir pas laissé faire. D'abord le citadin "gentleman farmer" n'allait pas perdre une fortune, et ensuite, il n'a pas pensé à me remercier de la leçon gratuite...Ça t'a donc plu? A bientôt, kris!

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