mercredi 4 novembre 2009

Fatras en ballade

Je remontais un matin l’avenue Jean-Paul II, avec pour seul horizon, un camion du Service des Voiries, qui était chargé à craquer et que, compte tenu de l’étroitesse de la chaussée et des risques de laisser ce monstre abimer la carrosserie de ma voiture, je n’avais évidemment pas l’audace de doubler. Me disant que j’en aurais pour pas plus de dix minutes de sueurs froides, je me résignerais à suivre cet obstacle jusqu’à la prochaine issue disponible, sur ma gauche ou sur ma droite.
Tirant parti de tout spectacle, je m’étais mis à observer celui des deux membres d’équipage, assis confortablement à même le cargo moelleux qu’ils venaient de collecter, tous deux en train de dévorer un panier de mangues, de la variété la plus filandreuse qu’on connaisse, partant la moins facile à achever, la mangue dite Mango Madan-Blanc [pour ne pas la citer]. Doté d’une dentition complète, l’un des deux compères mangeait deux fois plus vite que son partenaire coq-sans-bec, ce dernier ayant évidemment toutes les peines du monde à bien « ratisser » sa graine pour en extraire un maximum de jus !

Mon histoire serait banale et dépourvue d’intérêt, n’eut été le dénouement pour le moins inattendu. Vers la fin du repas, ayant rassemblé les pépins et les pelures, ils les balancèrent pardessus bord, sans autre forme de procès !

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