dimanche 8 novembre 2009

La débrouillardise

Durant les annees qui suivirent le premier exil de JB Aristide, l'embargo imposé pour punir les bourgeois, n'allait atteindre que les petites gens, tels les automobilistes, en général, et les chauffeurs de taxi, en particulier, dont ma belle-soeur l'institutrice avait toujours utilisé les services, n'ayant jamais eu ses propres moyens de transport. L'histoire qui va suivre nous a été rapportée par notre chère Mademoiselle, ce titre ayant été le sien toute sa vie durant.
Et puisque le personnage est réel, je l'appellerai par son vrai nom dans ce récit, tachant, autant que possible, d'utiliser les mots de notre chère Eglée, une sainte femme autentique:

"--Lorsque je pris place dans ce taxi, il y avait devant mes pieds, sur le plancher, une grande bouteille contenant quatre litres d'essence puis, retenue entre les cuisses du chauffeur, une autre bouteille de contenance égale, qui était remplie en partie, un long tube en plastique plongeant là dedans, dont le reste disparaissait sous le tableau de bord, le bout invisible sous le capot-moteur, étant "branché" à l'entrée du carburateur. Vu le coût de l'essence au marché noir, le pauvre homme ne pouvant évidemment se payer le plein d'essence via le réservoir du véhule, avait dû faire appel à cette ingeniosité qui nous caractérise, en court-circuitant le système d'alimentation.
Tout en conduisant, il fallait alors qu'il garde toujours un oeil sur le niveau du carburant [dont il tenait le contenant serré entre ses jambes], tandis que l'autre oeil devait évidemment regarder où il allait. A un moment de la durée, il devait s'excuser aupres de ses passagers, le temps pour lui de changer de bouteille! repartant ensuite, pour s'arrêter à la plus prochaine station-service, pour y faire remplir la bouteille épuisée.
On imagine alors aisément le danger réel des passagers, de se voir flamber comme des langoustes à la moindre étincelle!
Fort de ceci, n'est-il pas clair que le Bon Dieu nous a constamment à l'oeil?"

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